• Il y a quelque chose qui m'agace particulièrement autant dans la « vraie vie » que sur l'internet (mais qui a dit qu'internet c'était pas la vraie vie aussi, d'abord ?) : les mauvais arguments avancés pour justifier d'une opinion ou d'une action à propos d'un sujet sérieux.

    Genre, si tu me dis que tu préfères Toy Story à Kuzco, ça passe. C'est pas si grave, ça concerne que toi, tu vois ?
    Mais si tu commence à jaser et me dire que l'homéopathie c'est bien parce que quand même, depuis qu'elle en a pris tante Georgette a plus de psoriasis, ou que tu me dises que je devrais éviter de courir seule en forêt parce qu'il pourrait y avoir un agresseur pervers*, il y a de fortes chances que je monte dans les tours intérieurement.

    « Vérités et conséquences » (à prononcer avec un accent québécois, parce que ça rend meilleur)

    Et ça, clairement, c'est l'effet que ça me fait.

    Qu'est-ce qu'un mauvais argument ? Il y en a plein, mais là, je pense notamment aux arguments basés sur son affect, sur l'émotion (de l'émetteur ou du receveur). Il n'y a rien de pire qu'un débat qui devient trop émotif, parce que c'est la porte ouverte à tous les excès (le pire ? c'est que ça marche. Regardez la politique).
    Pour moi, utiliser les ficelles de l'émotion pour influencer, c'est employer des arguments fallacieux et tronqués. Quand bien même quand ils seraient exprimés pour servir quelque chose de bien à la base.

    Bref, quand je lis ou que j'écoute quelque chose, ce n'est pas l'appel ou plutôt de pseudo-argument qui va me faire changer d'avis. Pire : ça aura presque l'effet inverse, car une position qui nécessite d'être défendue par de l'émotion, je trouve ça louche. Est-ce que ça voudrait donc dire que la personne n'a rien de mieux à faire valoir pour défendre son opinion ? Ça n'augure rien de bon...

    J'aime les arguments réfléchis, raisonnés et rationnels. Pourquoi ? Parce que ça se pèse et se soupèse, tu peux les comparer, vérifier leurs bases, si c'est honnête. Tu peux vérifier si la logique derrière est plutôt correcte, et si tu trouves ça juste (détail important). Et après tu décides si ça vaut le coup ou non.

    Maintenant, dans la (vraie) vie, y'a les réseaux sociaux (et les repas de famille, mais ceci est une autre question).

    Quand tu passes sur les réseaux sociaux, et que tu vois ce que les gens peuvent avancer comme conneries, il y a carrément de quoi avoir envie de se pendre (ou d'ouvrir une école obligatoire pour nettoyer tous ces cerveaux dégénérés de bêtise).

    Deux exemples qui sont passés sur mon mur Facebook :

    « Vérités et conséquences » (à prononcer avec un accent québécois, parce que ça rend meilleur)
    Tu le vois, le truc qui va jouer sur la culpabilisation ?
    (et tu le vois, le truc très humano-centré ?)

    « Vérités et conséquences » (à prononcer avec un accent québécois, parce que ça rend meilleur)
    Et là, OUHLALA, on est sur du high level de bullshit bien corsé de base, je t'aurais
    volontiers pété un anévrisme si j'avais pas arrêté de rouler des yeux à temps.
    (et je te dis pas comment je l'ai démonté en trois-quatre-deux)

    Dans ces moments-là, je suis un peu comme ça :

    « Vérités et conséquences » (à prononcer avec un accent québécois, parce que ça rend meilleur)
    Quand tu es sur les réseaux sociaux et que tu lis des choses pareilles.

     

    Pourquoi les gens ne peuvent-ils donc pas utiliser des arguments réfléchis, raisonnés, rationnels, quand ils parlent de choses sérieuses et importantes ? N'est-ce pas là où justement on a besoin d'honnêteté ? L'émotion (comme la peur) et l'affect ne devraient être qu'accessoires, et ne pas entièrement guider la réflexion...

    En gros, j'ai écrit tout ce truc pour dire que j'ai trouvé un truc cool hier matin qui illustre un peu ça.

    Cet humoriste québécois (↓) fait des capsules de quelques minutes sur des sujets comme les commentaires sur internet, le salaire minimum, pour les décortiquer et distinguer le vrai du faux, à l'aide d'argument raisonnés, réfléchis et basés sur des faits. Et non, c'est pas rasoir. Je l'ai découvert avec cette vidéo sur le terrorisme (non, tu ne mourras pas du terrorisme) et puis je suis tombée sur ses autres capsules.
    (il a aussi un syndrome d'Asperger, en passant)

    Bref, j'adore.                 (<===== ATTENTION ceci est un argument émotionnel !!!)

    Au passage, j'ai beaucoup aimé (pour plein de raisons non développées ici) son interview à Tout le monde en parle en 2016 :

     

    -----

    *j'ai statistiquement beaucoup plus de risque d'être violée agressée sexuellement par mon conjoint que par un gars random dans la rue ou la forêt en faisant mon jogging. Bisous.

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  • Je crois qu'il y a un truc dont je n'ai jamais parlé ici, et qui pourtant m'intéresse énormément : les langues étrangères.

    Je fais partie des gens classiques ayant fait anglais-espagnol jusqu'au bac. À distance une majorité du temps, en free style niveau lycée (où, soyons honnêtes, j'ai pas tant bossé les langues que ça mais chut, mes parents sont pas au courant).

    D'ailleurs, j'ai toujours plutôt bien aimé. En 5ème, ma prof aux cours Valin s'appelait Madame Bonhomme et elle me corrigeait en violet (et l'anglais, c'est violet), et c'est elle qui a su m'expliquer correctement la différence entre le preterit et le preterit progressif et l'utilisation des temps du passé grâce à une espèce de frise chronologique - du génie même si apparemment je me plante encore régulièrement quand je n'ai pas le temps de réfléchir.

    Bon, pourtant, j'ai ensuite beaucoup plus vite progressé en espagnol débuté en 4ème et que j'ai appris la majorité du temps sans prof. La sonorité, la couleur de la langue, la proximité subjective, l'image que ça me transmettait (soleiiiiiil, tomates, olives vs. rain, umbrella et kitchen) étaient beaucoup plus motivantes que pour l'anglais, dont les sons demeuraient un mystère à distinguer et la prononciation un espèce de violet cacateux (mais bon, les examens se déroulant à l'écrit jusqu'au bac, ce n'était pas un problème en soi).

    Malgré mon petit 17 en anglais au brevet, le passage de cette langue de LV1 à LV2 au profit de l'espagnol pour le bac, je n'ai RIEN compris au texte anglais de l'épreuve du bac. Rien. Du coup, j'ai eu 11, versus mon petit 14 en espagnol dont j'étais toute fière vu que j'avais vraiment appris cette langue toute seule sans aide.

     

    Et puis à la fac, il y a eu l'anglais (obligatoire). Bon, franchement, ça allait, j'étais au niveau.
    Et il a fallu parler.
    Mouahahah.

    Alors si en tant que Français, on n'est pas doués de base en langue parce que pas assez imprégnés (l'exceptiôôôôôn culturelle, toussa toussa), sachez qu'en faisant l'école à la maison et en choisissant consciemment de ne pas écouter d'anglais (parce que oui, c'était tout à fait conscient parce que ça me faisait chier), on améliore évidemment pas son sort. Une fois en société, paie ton complexe de français-qui-parle-anglais × 1 000 malgré ton égo intérieur surdimensionné.

    Bref, mon niveau en anglais était plus bon tant que ça restait écrit. Quand on passait à l'oral ou même seulement à l'écoute (mais si, vous savez, ces vidéos qui parlent de micro-ondes, et qui sont CENSÉES être intéressantes pour un extra-terrestre là), ma balise de survie avec géolocalisation était allumée pour qu'on puisse me retrouver sous les deux mètres cinquante d'anglais tombés en flocons à la fin du cours.

    Écouter régulièrement de l'anglais ? Bof, franchement, se coltiner une demi-heure de BBC à laquelle on comprend rien chaque jour, mon esprit a vite fait de se concentrer sur autre chose (ou de s'énerver tout seul, au choix).

    Regarder des séries en VOST ? Oui mais bon, après l'avoir fait (merci les sites de streaming totalement illégaux), c'est pas si magique et si rapide que ça non plus. Et puis mes Disney et mes séries d'enfance, PAS TOUCHE ils restent en français. Faut pas déconner avec mon enfance quand même, il y a des choses sérieuses auxquelles on n'a pas le droit de toucher.

    Bref, pendant fort longtemps, j'ai un peu coché au hasard mes QCM d'exercices de listening d'anglais pendant mes semestres de fac, un peu fataliste.

    Déjà, j'ai vraiment débuté à lire l'anglais par besoin régulièrement qu'en L3, quand on nous a demandé de commencer à lire des articles scientifiques. Franchement, les publications de virologie et de parasito super pointues en anglais, c'était hard (spéciale dédicace au tripanosome).
    Mais c'est en Master 1 quand j'ai travaillé sur les piétons qu'un déclic s'est vraiment fait, quand on m'a envoyé une liste d'articles à déblayer sur mon sujet. Et vous savez quoi ? Ben c'était le fun ! C'était long, c'était pas toujours facile, j'y passais une certaine partie de mes soirées à mon bureau (mais j'avais pas internet, donc ça occupait), mais c'est vraiment là que je me suis imprégnée et que j'ai acquis tout le vocabulaire vraiment courant des articles scientifiques, alors que ma grande frustration était alors d'être bloquée dans mon expression écrite par mon vocabulaire limité. Bon en parallèle, je regardais quand même mes séries en VOST depuis la L2 (l'avantage de se caler sur les sorties de séries américaines) et j'ai développé la satanée manie d'avoir besoin de lire au moins une fois les paroles des chansons que j'écoute en anglais, soit 95 % de la musique que j'écoute. Il y a peut-être eu une petite imprégnation, mais bon... ça reste toujours très insatisfaisant. 

    Qu'est-ce que ça donne aujourd'hui ?

    Je suis tout à fait capable d'exprimer ma pensée en anglais à l'écrit. Pour l'écoute, j'ai l'impression d'avoir fait un énorme bond en avant de mon point de vue : je peux écouter et comprendre des conversations en anglais, et aussi des vidéos en anglais. Certes, sur des thèmes qui m'intéressent, quand l'accent est pas trop british et qu'on ne parle pas trop vite (ça fait beaucoup), mais par rapport au gros vomis que je percevais il n'y a que deux ou trois ans, la différence est pour moi immense.


    Il y a 2 ans, je n'aurais pas pu comprendre une telle vidéo.

    Le truc qui me chagrine toujours pourtant, c'est l'oral. Quand je parle, lorsque ma phrase s'élabore devant mes yeux à l'instant où je parle (comme en français), la plupart des mots en anglais apparaissent mais accompagnés de 2, 3 ou 4 prononciations possibles parmi lesquelles je dois choisir en très peu de temps (#stress). Et forcément, quand bien même je suis vraiment certaine d'avoir la bonne prononciation (dans ma tête), ce qui sort de ma bouche est totalement différent (#frustration). 

    On a beau m'avoir dit très récemment que mon anglais (oral) était bon (mais : politesse ou constatation réelle ? mmmh), il n'en demeure que cela reste un véritable complexe. Pour éviter de vivre une sorte de talk of shame qui restera à jamais dans les mémoires, j'évite viscéralement de parler anglais en présence de francophones (c'est ridicule, mais c'est pour moi comme une stratégie de survie). Enfin, non, soyons réalistes : en présence de francophones que je connais, que j'estime ou que j'aurais peur de décevoir parce qu'ils sont probablement meilleurs que moi (#regarddesautres #lejugementfrançais). La perspective de me dire qu'on se souviendra pour toujours de cet épisode où j'ai fait l'effort de parler anglais, alors que c'est vraiment quelque chose d'inconfortable (on est très largement hors de ma zone de confort), et le fait de penser qu'on se moquera de moi pour ça de manière éternelle, ça me hante littéralement.

    Tongue tied (1/2)
    Ça, c'est moi pour de vrai quand quelqu'un que je connais me dit que je vais
    enfin » <-- avec la petite satisfaction dans la voix) 
    devoir parler anglais en sa présence.
    (avant d'élaborer toutes sortes de stratégies pour que la situation ne se produise pas)


    Grosso modo, je pense que pour le moment, le seul moyen de a) me débarrasser de mon complexe et dans un second temps b) choper un meilleur accent, ce serait 1) d'évoluer dans un environnement tout neuf (la Belgique restant un environnement tout neuf puisque je n'y ai qu'une seule relation sociale régulière - et oui promis, je ne compte pas les animaux#teampasd'amis) pour 2) prendre confiance (en l'idée d'être capable de transmettre ses idées, pas se persuader je ferai un jour du sans faute ce qui ne sera jamais le cas, mais je me suis faite à l'idée déjà) et 3) finir en immersion seule plusieurs semaines pour vraiment s'imprégner. 

    En vrai, avant de partir en Belgique, je m'étais dit que je me réservais un coussin de 800 € pour que si mon projet fonctionne pas, je me casse une certaine durée dans un pays anglophone pour me noyer m'immerger. Bon, sauf que là, j'ai clairement pas envie de lâcher le morceau (je vous ai parlé de toutes mes lettres de candidature qui ont l'air de disparaître dans une faille spatio-temporelle tellement le seul retour que j'en ai est un silence assourdissant ?) et j'ai même plus les 800 €. Dooooonc, moyens détournés, toussa toussa, je garde l'idée dans un coin de ma tête, et je me dis qu'une mise en oeuvre plus adaptée serait plus judicieuse. Et que peut-être, l'avenir fera bien les choses aussi.
    Wait and see.

     

    Dans le prochain billet à thématique « langue étrangère », je vous parlerai du néerlandais (want ik spreek en ik schrijf un beetje Nederlands maar dat is niet zo makkelijk te spreeken), au contexte d'apprentissage tout différent.

     

    À noter : Si je relis mon sujet du bac d'anglais LV2 aujourd'hui, je comprends globalement l'idée mais sans plus. Ça a juste l'air plat et assez insipide. J'en déduis que bon, le texte doit donc être un peu merdique de base alors.

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