• Article sur l'école à la maison : une psy totalement à côté de la plaque, un ramassis d'inepties

    Article sur l'école à la maison : une psy totalement à côté de la plaque, un ramassis d'inepties

    Contrairement à ce que cette image pourrait laisser croire, ce n'est pas le titre qui me choque le plus (même si, bien entendu, on pourrait commencer par ça), mais bien le contenu.

    Vous pourrez trouver l'article ici : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/712427-votre-enfant-s-ennuie-a-l-ecole-l-enseignement-a-domicile-n-est-pas-une-bonne-idee.html

    Au programme : contradiction, concentré de quasiment toutes les idées reçues possibles et imaginables sur la non-sco, le tout assené comme une vérité par l'auteur, sous couvert de son titre de "psychologue clinicienne" (donc, comme elle est psy, on pourrait supposer qu'elle dit toujours la vérité, hein ? Et bien comme dirait le Capitaine Haddock, vous vous fourrez le doigt dans l’œil jusqu'à l'omoplate) ...

    Je ne relève pas tout (sinon, je pourrais TOUT relever).

    On commence ? Accrochez-vous bien à votre siège, ça démarre fort !


     

    Une maman qui fait l'école à la maison ? - La petite maison dans la PrairieQu'est-ce que le homeschooling ? Littéralement, c’est un terme utilisé pour signifier "école à domicile". Ce mouvement vient des États Unis où il représente plus de 2 millions des enfants en âge scolaire. Un des parents se transforme en professeur. C’est un rôle pris souvent à coeur, allant jusqu’à en faire un "métier".

    C'est drôle, mais des personnes que je connaisse, aucun parent n'est allé jusqu'à se transformer en véritable "professeur" ou à se considérer comme tel.
    Parce que si on ne va pas à l'école, ce n'est pas forcément pour faire exactement pareil jusque dans les moindres recoins...

    En France, l’école à la maison est basée sur le même principe : le professeur est un parent. Les leçons sont apprises au gré des envies de l’enfant. C’est lui qui construit le planning de sa journée et qui peut "décider" s’il a envie d’étudier ou non.

    L'auteur doit confondre homeschooling et le unschooling.
    En plus, les deux phrases sont totalement contradictoires !
    Le principe du unschooling, c'est justement que le parent est tout sauf un professeur.
    Le unschooling consiste effectivement à ce que ce soit l'enfant qui dirige tous ses apprentissages, le parent n'est là que pour l'accompagner. Cette forme d'instruction en famille est rare en France.

    En vérité, on trouve de tout parmi les familles qui font l'école à la maison.
    En nombre, la majorité des familles ont une démarche plutôt classique et assez éloignée du unschooling.
    Mais dans l'ensemble, cela va des cours par correspondance, de l'utilisation de supports scolaires ou non, jusqu'à l'apprentissage plus informel.

    En tout cas, le tout est quand même un minimum cadré par les parents quand l'enfant est jeune (ou même quand il grandit) ;-)...

    La plupart du temps, le temps de travail est plutôt défini de manière implicite, mais peut aussi être réglé par un emploi du temps (mais pas chez nous, ça n'a jamais marché ), tout en sachant rester flexible (faut bien profiter du beau temps quand il est là !).

     

    L'auteur divague ensuite sur ces enfants qui seraient sans limite, grosso modo, des gosses capricieux, tout-puissants, véritables tyrans (mais bien sûr, bien sûr, je suis moi-même un affreux tyran, tout le monde me le dit ).
    Bref, l'Apocalypse. Un monde bien irréel où l'auteur de l'article du Plus se fait bien plaisir.

     

    Par ailleurs, les résultats scolaires de l’enfant ne sont pas vraiment contrôlés.

    Est-ce faute de moyens ou un désintérêt général pour ceux qui choisissent l’école à la maison ?

    En effet, l’enfant a seulement l’obligation d’avoir les mêmes connaissances que les autres adolescents de son âge à la fin de la scolarité. Mais aucun test n’est passé, aucune évaluation.

    Le seul contrôle se matérialise par la visite d’une assistante sociale, tous les deux ans, afin de contrôler les conditions générales d’apprentissage. Je reste personnellement sceptique.

    Eh, bien, reste donc sceptique. Mais dis donc ça à un famille non sco, elle va te rigoler au nez !

    Pour ta gouverne  (tu ne passeras jamais par là chère psy clinicienne, mais quand même), sache quand même qu'en plus de la « visite » d'une AS (ou du maire quand il n'y a pas d'AS) tous les deux ans, il y a chaque année une contrôle de la part de l'Inspection d'Académie.
    Et que pour certaines familles, lors des contrôles pédagogiques, c'est la véritable bataille pour ne pas que leur enfants (parfois très jeunes) ne subissent des tests dignes d'un bac chaque année !
    Qui accepterait de son enfant passe, dès le CP et à l'issue de chaque année scolaire, une espèce d'examen sur lequel reposerait son intégration en niveau supérieur ?
    Et bien pour l'école à la maison, c'est pareil, mis à part qu'il n'est pas censé y avoir une quelconque obligation de niveau à atteindre pendant la période d'instruction obligatoire, excepté à l'âge de 16 ans (le niveau doit au moins être équivalent à une classe de 3ème).
    Certaines familles se retrouvent devant des tribunaux, pour avoir refusé de laisser leur enfants être soumis à des tests de niveau pendant un contrôle pédagogique.
    (pour rappel : un contrôle pédagogique a pour objectif de vérifier qu'une instruction est donnée... ce n'est pas un validation d'un quelconque niveau scolaire ! D'ailleurs, la progression et la pédagogie sont laissées au libre choix des parents. Les tests ne sont ni interdits, ni exigés par la loi... quasi vide juridique en somme)

    Et attention, ensuite, on attaque carrément le versant pathologique de l'école à la maison.
    Arrière, affreux parents qui vous accaparez vos enfants !

    En faisant l'école à la maison, vous empêchez le détachement correct entre vous et votre enfant, la rencontre avec ses « pairs » (et la fameuse « confrontation » qui s'ensuit) ! Vous l'entraînez dans la schizophrénie (« maman ou maîtresse ? »), la désociabilisation, l'isolement social (il n'a plus de vie extérieure, son univers se réduit à sa famille, c'est évident !), et pire encore, il n'aura aucune autonomie plus tard...

    (je ne pensais pas pouvoir lire autant de préjugés dans un seul et même article... et bien si, c'est possible !)

    En résumé, faites l'école à la maison... et c'est la fin du monde !
    Tremblez !

    Ai-je besoin de refaire un laïus sur la socialisation ;-) ? (ne m'y obligez pas...)
    Lisez plutôt ceci ; ça date, mais c'est toujours valable ;-).

    Toutes les personnes qui me connaissent savent combien je suis instable, et totalement pas détachée de mes parents (je n'habite qu'à 450 km de la maison après tout depuis mes 16 ans... c'est pas comme si je m'appelais Tanguy, que j'avais 30 ans et que je vivais dans la chambre à côté de celle de mes parents, n'est-ce pas ?).

     

    L’enfant qui fait l’école à la maison est confronté à un dilemme : comment appeler le parent qui fait la leçon ? Maman ou maîtresse ? C’est quasiment schizophrénique : le matin je suis ta mère, et l’après-midi ta maîtresse. Et interdiction de mélanger !

    Faut savoir : on lui pose des limites à l'enfant, ou on ne lui en pose pas ?
    (à en croire l'article, il n'y a pas que l'enfant qui est schizophrène, mais la psy aussi )

    Rien à faire, décidément, le parent qui s'occupe de l'instruction a forcément deux personnalités : celle du parent justement, et celle du professeur (combien de fois faudra-t-il répéter que non, les parents ne sont pas des répliques fidèles de professeurs ?!).
    Et encore, notre chère professionnelle de la psychologie n'aborde pas une situation certainement bien plus courante : qu'en-est il des enfants de professeurs qui se retrouvent avec un de leur parent comme enseignant ?
    Mais, ça doit être traumatisant pour eux ! (on sait désormais qui consulte les cabinets des psy...)

    Autre point important : la pédagogie. Les enfants sont très sensibles à la personne ayant une autorité de savoir [Mais bien sûr ]. Il se crée des affinités avec les professeurs qu’ils rencontrent tout au long de leur scolarité. Ensuite, les parents ne suivent aucune formation préalable.

    C'est bien connu, tous les professeurs ayant suivi une formation sont excellents , et les personnes qui n'ont pas fait les mêmes études (ou d'études tout court) ne sont pas capables de nous apprendre quoi que ce soit .
    Et puis, poussons le bouchon jusqu'au bout : proposons aux futurs parents une formation pour être parents, afin qu'ils puissent apprendre à leur rejeton à être propre, à parler, à marcher, à être poli...

     

    Chacun doit rester à sa place de parent et de professeur. Un parent n’a pas à rentrer dans la pédagogie comme un professeur ne s’occupe pas du privé. Pour cela, remémorez vous les longues soirées où vous tentiez de faire apprendre à votre enfant une poésie. Vous étiez à bout de nerfs parce qu’il n’écoutait pas. Les professeurs enseignent comment leur apprendre et comment les faire aimer apprendre. Pourquoi les priver de cela?

    C'est drôle, mais je suis persuadée qu'il existe plein de gens ont été dégoûtés d'une matière à cause d'un prof.

    Si un jour, l’enfant décide de retourner dans un système dit classique, le choc risque d’être très difficile.

    Oh, c'est affreux comme je me sens seule à la fac, système classique, le choc fut affreux ...

    Il sera forcément étiqueté, plus fragilisé par l’absence de confrontation aux autres et plus démuni face aux réactions courantes à avoir dans la société.

    Pour l'étiquetage, ne serait-ce pas plutôt un problème de société justement, plus que la faute de l'enfant qui aurait fait l'école à la maison ?
    Au pire, cela peut nous permettre d'éviter ceux qui nous jugent trop facilement...

     


     

     

    Et ce n'est pas juste parce que je ne suis pas d'accord que je critique.
    C'est parce que cette dame est tellement... éloignée de la réalité !

     

    Je n'aurais donc qu'une chose à dire : sur quoi se basent donc ses affirmations ?
    (j'ai déjà la réponse : sur rien, je sais)

    Son article ne fait que refléter sa méconnaissance profonde du sujet, c'est effarant.

    De quel droit une personne qui n'y connaît visiblement rien peut-elle exprimer un jugement aussi rapide et... infondé ?
    Et encore, si ça n'avait été qu'une personne lambda... mais là !
    En faisant valoir son titre de psychologue clinicienne, donc de professionnelle, cela nous incite, lecteurs, à lui faire confiance et à s'en remettre à son jugement.
    Quand on voit ce que c'est, à quel point son jugement est justement erroné, et qu'on constate qu'elle se permet uniquement d'asséner ses propres vérités, ça donne envie de faire confiance aux pros tiens...

     

    Cette dame n'aurait elle pas mieux fait d'effectuer quelques recherches au préalable sur le sujet, de consulter des études sérieuses, et de s'approcher de famille, pour voir la réalité de l'école à la maison ?
    Cela aurait sans doute été bien plus professionnel de sa part...

    Réactions à cet article du Plus :

    - , sur le blog de Lysalys
    - , sur le blog de MelyNäé.


     

    Rares sont les bons articles sur l'école à la maison (je peux cependant, parmi les récents, vous conseiller celui là du Républicain Lorrain), qui seraient honnêtes et objectifs, "fondés" en quelque sorte...
    Et je crois que celui que je vous ai montré figure en tête des pires, auquel il faudrait ajouter la mention "Ceci est un véritable torchon".

    Et au risque de me répéter, on laisse des personnes comme cette psychologue clinicienne s'occuper de la vie d'autres gens, alors que ces gens expriment des positions aussi tranchées (et infondées) sur des sujets auxquels ils ne connaissent rien... ben dites moi... brrr... Ça fait peur des gens pareils !

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