• Quand on s'aperçoit bien...

    ...qu'un non-sco c'est pas si courant ().

    (« non-sco » est le diminutif de « non-scolarisé » ou  « non-scolarisant » ; j'englobe par là les enfants qui reçoivent une instruction hors d'une école, que ce soit par des cours par correspondance, ou sans recours à ceux-ci)

    Bon, en même temps, on le savait : il y a en France entre 2 000 et 3 000 enfants de 6 à 16 ans instruits en famille, et à peu près 45 000 enfants instruits à distance (Cned inclus). Ça ne pèse pas bien lourd (en même temps, on s'en fiche !) face aux centaines de milliers de jeunes scolarisés (« sco ») ;-).

    Donc, ce que je disais, c'est que parfois, être non-sco, ça fait « son petit effet » on va dire :-).

    Déjà, quand on débarque en pleine période d'école à la bibliothèque un mardi après-midi par exemple, on a le droit à l'inévitable question « Bah alors, y'a pas école aujourd'hui ? ». Donc, on est un peu obligés de s'expliquer ... Idem pour d'autres occasions. Quand on se retrouve à 3 enfants à la boulangerie (La boulangère en parlant de la fratrie : « Ah, ils sont tous là alors... - Non, il manque la plus grande - Ah, (à nous) et vous êtes en quelle classe alors ? - (...) »), à la poste (quand on allait poster nos devoirs en pleine journée un jour de semaine ^^)...

    C'est assez drôle, car grâce à cette particularité, on reste finalement comme « gravés » dans les esprits des gens qui sont au courant (et qu'on ne voit pourtant que de temps en temps pour une partie).
    Rien à voir avec une quelconque reconnaissance qu'on attendrait hein (ça, on s'en fiche royalement ^^ !), c'est juste que ces personnes sont d'autant plus curieuses de savoir comment ça se passe pour nous depuis la fois d'avant (et ça fait plaisir ^^).

    Samedi matin, je suis allée chez le médecin (que je ne vois qu'environ deux fois par an pour un truc de routine), qui s'est souvenue au bout de cinq secondes que je n'allais pas à l'école (enfin, plus exactement, qu'on n'allait pas à l'école, et que j'ai un petit frère qui a un nom spécial !).
    Bon, le truc que je n'ai pas compris « Alors, tu as eu une mention, comme tout le monde dans ta famille ? », alors qu'à aucun moment, on n'avait parlé de mention dans la famille (Oo)... Mais bon, j'ai quand même eu le droit aux félicitations ;-).
    On a aussi parlé de mes futures études, mon médecin connait une jeune fille qui est allée faire ses études vétérinaires en Belgique (j'expliquerai plus tard ;-) ).

    Mais le plus étonnant, c'est avant-hier (toujours samedi) à la pharmacie.
    Bon, déjà, ces pharmaciens-là sont adorables . Si d'abord : toujours le sourire, aimables, itou itou... Habillés tout droit comme s'ils sortaient d'un film tiré d'un roman d'Agatha Christie, avec derrière leur "comptoir", les deux murs qui sont couverts d'étagères en bois, sur lesquelles sont posés des pots d'herboriste bleus plus ou moins remplis, de style presque apothicaire. Le tout surmonté de boiseries (siiii m'sieurs 'dames ! c'est beauuuuu ! moi j'adore).
    Un jour, pour être aimable, la pharmacienne nous avait demandé pour quand c'était les vacances (ou la rentrée, j'sais plus...). Sauf que les dates des vacances et de la rentrée, c'est presque de l'inconnu pour nous ! Du coup, lorsque les pharmaciens ont appris notre école à la maison / non-scolarisation (il y a quand même... plus de trois ans je dirais), on est restées près de trois quart d'heure dans la boutique à discuter avec eux ce jour-là (mais la conversation avait aussi dérivé sur la ville, son château, et l'archéologie - le pharmacien s'y intéresse beaucoup, et ma grande soeur est (presque) archéologue).

    On ne les voit pourtant pas souvent ces deux personnes, on ne les connaît même pas trop, et ils doivent en voir défiler du monde dans leur boutique en plus...
    Avant-hier donc, ça faisait quand même un bail qu'on n'était pas venues. Mais, on a quand même eu le droit de leur part à « Oh mais oui bien sûr, je me souviens ! (à Maman) C'est vous qui faites l'école à vos enfants, c'est ça ? » Oui, c'est nous  !
    Du coup, on a eu le droit de raconter à nouveau les dernières nouvelles : mon bac, mes études, les deux plus jeunes encore à la maison... Ils étaient sincèrement contents pour nous :-).

    Partout où on va, on est « ceux qui ne vont pas à l'école ». Au fond, c'est assez marrant .

     

    (même ma mamie était toute fière de le dire en nous présentant à une de ses connaissances qu'on a croisée dans la rue un jour ^^)
    (comment ça c'est une phrase à rallonge ?)

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