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  • Il y a quelques temps (mois ?), une médecin se prenant pour une pseudo spécialiste a sorti que les écrans causaient l'autisme. Bon, en fait, non seulement c'est du complet bullshit (qui fait pourtant l'objet d'un lobbying assez important...), mais on sait tous bien que l'autisme cause en fait les écrans (et les vaccins).

    Un tweet que j'ai vu passer y faisait référence, puis je suis tombée sur un tout autre... errance internet classique.

    Et puis j'en suis venue à me demander : que serait ma vie sans les écrans au fait ?

    Je ne vais pas tout développer mais bon :

    (TW suicide)

    • je n'aurais jamais regardé C'est pas sorcier (ni Daktari), je n'aurais peut-être jamais été autant intéressée par les sciences de la vie et je ne me serais pas peut-être jamais dit que c'était à ma portée, ni dit que soigner des animaux, hééééé, ça pourrait se faire aussi tiens !

     

    • j'aurais toujours mes règles (et je me serais sans doute suicidée à cause de ça), ce qui me fait penser que j'ai fêté la semaine dernière (en même temps que mon anniversaire) mes 10 ans de pilule en continu durement acquise, qui me permet d'être libérée de mes règles.
      Si je peux m'en passer c'est grâce aux conclusions que j'ai faites de mes cours de SVT (on remercie l'esprit logique), mais aussi et surtout grâce à internet et aux informations provenant du site internet de Martin Winckler. Batailler fut compliqué mais finalement j'ai réussi. (et j'avais raison) Pour moi, la pilule est la meilleure invention ever.

     

    • je n'aurais jamais contribué à Wikipédia, et ça aurait vraiment changé BEAUCOUP de choses :
      • je n'aurais jamais rencontré certaines personnes qui ont une très grande importance aujourd'hui (on va éviter de verser dans les discours dégoulinant de mièvrerie svp)
        • je n'aurais du coup jamais su que j'étais autiste vu que l'intuition vient d'une d'entre elles. J'aurais juste continué à passer de phase dépressive à des phases où je me demande si je suis juste folle et anormale (euh, non), et peut-être (peut-être) je l'aurais appris 15 à 20 ans plus tard si j'avais eu de la chance.
        • je n'aurais certainement jamais été en Afrique du Sud pour assister à une conférence sur les projets Wikimedia, et je n'aurais certainement pas fait une intervention sur l'autisme devant un auditoire d'une quarantaine de personnes intéressées (!), je ne me serais jamais lancé dans un investissement associatif, et plein d'autres choses encore
      • je n'aurais peut-être jamais osé creuser certains sujets ou en découvrir d'autres

     

    • mon féminisme serait sans doute différent, j'ai tendance à penser plus mou, de même que je serais sans doute beaucoup plus ignorante de plein de questions sociales sans internet

     

    • j'aurais été certainement beaucoup plus isolée socialement, cf. point Wikipédia, mais aussi mais aussi le fait que je ne vais pas spontanément voir des gens que je ne connais pas sans y voir un intérêt, alors que je développe des relations à partir d'intérêts communs (est-ce qu'on saisit bien la nuance ? je ne vais pas voir les gens à l'aveugle et tester "pour voir", j'aborde les gens parce qu'ils semblent avoir quelque chose à m'apporter) (ou comment passer pour la personne la moins sincère du monde)
      Je ne suis typiquement pas la personne qui ira rencontrer des gens pour rencontrer des gens (mouahahaha quelle horrible idée), mais qui éventuellement nouera des liens avec des gens comme potentiel effet secondaire à quelque chose de commun (c'est définitif, c'est pas clair)
      Sans compter que les écrans, c'est ce qui me permet de rester en contact avec certain.e.s ami.e.s quotidiennement.

     

    • je me serais peut-être résignée à ne pas devenir vétérinaire, potentiellement parce que plein de gens m'auraient mal aiguillée au lieu de me donner des vraies informations (ça arrive à plein de gens de ne pas être bien orientés et de se voir fermer des portes, alors pourquoi pas moi...)

     

    • je n'habiterais certainement pas en Belgique, vu que ma coloc s'est installée en Belgique après une rencontre par internet (j'ai du mal à me remettre du fait qu'internet existait déjà) (chut)

     

    • étudier dans le supérieur aurait été beaucoup plus compliqué, parce que quand même, Google c'est tellement mieux que se perdre dans des livres dont on ignore totalement s'ils vont vraiment nous apporter LA réponse.
      Et puis sérieusement. Des études scientifiques en faisant de la recherche SANS sci-hub ? Soyons sérieux un instant.

     

    • étudier à la maison aurait été encore pire, si ce n'est quasi-impossible, parce que Wikipédia, les sites de soutien scolaire et les sites thématiques, c'est une mine d'information (quand on sait faire le tri). Les cours par correspondance fournissent rarement le matériel idéal pour apprendre, et il est souvent nécessaire de croiser plusieurs supports pour trouver quelque chose d'adéquat.

     

    En fait, sans les écrans, sans internet, je me sentirais énormément moins bien. Parce qu'internet, non seulement c'est une source d'information sans précédent, mais c'est aussi un endroit où des témoignages divers peuvent émerger.
    Les livres ? Oui les livres c'est génial, mais faut les avoir matériellement, ou y avoir accès. Internet, c'est comme des millions de livres disponibles en quelques clics, en quelques mots-clés. Et puis les livres, c'est rarement comme quelqu'un qui va te raconter son histoire, dans laquelle tu vas te reconnaître.
    Quand on se pose (énormément) de questions sur soi-même, internet est une mine d'or.

    Internet m'a aidé et m'aide à m'accepter. C'est le lieu, bien plus que la « vraie vie », où j'apprends à m'accepter, où je découvre des vécus en partie (un peu, beaucoup, parfois pas du tout) comme le mien. Au fil du chemin, c'est potentiellement lire, s'apercevoir que c'est normal, acceptable, et parfois s'ouvrir à une diversité à laquelle on n'a pas affaire « en vrai » devant chez nous.
    Oui, c'est ok de se sentir fatigué.e après avoir rencontré des gens. C'est ok de ne pas vouloir socialiser pour socialiser. C'est ok d'être stressé.e à l'idée de faire des choses qui sortent de la routine. C'est ok de vouloir se rouler dans sa routine. C'est ok de prendre soin de soi comme ça. C'est ok de dire à quelqu'un qu'on n'est pas certain.e d'être capable de faire quelque chose, plutôt que de frôler l'implosion parce qu'on doit juste le faire. C'est ok de mettre des lunettes de soleil en plein hiver parce que c'est quand même trop lumineux. C'est ok de finalement pas porter de vêtement à sa taille parce qu'on est mieux dans des vêtements trop grands taillés pour hommes. C'est ok de voir des couleurs et des formes quand on écoute certaines musiques ou qu'on a certaines émotions. C'est ok de ne pas pouvoir expliquer certains ressentis. C'est ok d'avoir de brusques changements d'humeur suite à une contrariété qui pourrait paraître mineure à d'autres (c'est peut-être un détail pour vous, blablabla). C'est ok de se sentir autant décalée parce que d'autres gens ressentent exactement la même chose.

    Tout ça, on aurait pu me le dire « en vrai » (encore aurait-il fallu qu'on ne me dise pas que ça allait s'améliorer en vieillissant ou que je m'écoutais trop par exemple), mais c'est différent quand quelqu'un qui le vit le dit ou l'écrit. Et ça a parfois plus d'impact encore quand c'est quelqu'un qui ne nous connaît pas (paradoxalement). Et parfois, tout ça ça aide à mettre des mots sur certaines choses, à s'identifier (les labels sont parfois utiles pour ça) et à s'accepter.

    Au final, avec les écrans, avec internet, j'ai beaucoup appris sur moi. Mais j'ai appris (et j'apprends toujours) beaucoup sur les autres aussi. Et j'ai fait de belles rencontres. Et tout ça, ça a changé ma vie et en bien.

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  • Je me pose actuellement la question de l'avenir de ce blog. Tout d'abord organisé de manière chronologique, année par année universitaire, ma vie a actuellement pris un tournant non prévu qui déroge un peu à cet ordre (et m'amène à moins poster, par manque de temps ou d'envie, mais souvent les deux). Jugez-en vous-même : toujours pas dans le cursus vétérinaire, déjà hors des études depuis 2 ans... Ma vie et le chemin de traverse qu'elle est en train d'emprunter ne ressemblent en rien à ce que j'avais imaginé. Genre, à mille lieues. À quel point ?

    Quand j'étais en primaire, de temps en temps je prenais une feuille et je listais en colonne les années scolaires à venir, et le niveau scolaire que j'aurais atteint - y compris la passation du concours vétérinaire dans loooongtemps. C'était sans compter, évidemment, les imprévus qui sont forcément arrivés, et le fait que moi je changeais. Mes 3 certitudes sont restées fixes, dont celle de devenir vétérinaire, comme l'aiguille d'une boussole qui indiquera toujours la même direction.

    Petite, j'avais donc prévu qu'à mon âge actuel, je serais déjà sur la fin des études vétérinaires. Je ne les ai même pas encore entamées.

    À quoi ressemble ma vie à la place de ça ? Elle est en fait tellement plus large que ce que j'avais imaginé, et tellement différente de celle que j'avais pendant mes études. Et j'en suis contente, même si certains épisodes n'ont vraiment pas été évidents à surmonter.

     

    J'occupe à temps plein un emploi pour financer la reprise de mes études. Emploi jugé ingrat par nombre de mes collègues, que je plains plus que moi parce que j'aurais au moins la possibilité de le quitter à n moment donné, ce qui ne sera pas le cas de la majorité d'entre eux - excepté quand ils auront des problèmes de santé trop importants pour poursuivre. De mon point de vue, tout ingrat que cet emploi puisse paraître, c'est aussi une expérience personnelle car c'est socialement radicalement différent de tout ce que j'ai connu. Et c'est tant mieux. Je me dis que je vis un petit peu moins dans un « entre-soi » pour un temps.

    Mon temps libre, je le partage principalement entre deux associations, une dans le domaine vétérinaire et une autre liée aux projets Wikimedia (Wikipédia, Wikimedia Commons...), auxquels je contribue toujours. La seconde association occupe une grande part de ce temps libre puisque j'y suis aussi impliquée au niveau de l'organisation, surtout en ce moment.

    Je n'avais pas anticipé le fait de me découvrir progressivement autiste. Je n'avais pas prévu tout le chamboulement que ce serait avant d'en arriver à cette conclusion, ni les tourments suite aux nouvelles situations auxquelles je serais confrontée à la fin de mes études, quand je serais confrontée à un changement de cadre intense et à des situations sociales tout à fait nouvelles. Au point de penser que j'étais juste folle, de passer vraiment de sales moments, avant de littéralement échouer comme une loque chez un psychologue qui n'y connaissait visiblement rien et qui n'a rien trouvé de mieux que de me dire « Mais vous n'êtes pas autiste, vous n'avez pas l'air handicapé ». J'ai compris que son argument n'était pas valide, que ce questionnement valait plus qu'un revers de main, et un tiers convaincu a fini par me convaincre aussi que oui, c'était une possibilité à sérieusement considérer pour expliquer ce qu'il se passait. Je n'avais pas anticipé non plus le soulagement intense que cela représenterait une fois confirmé.
    Cela explique aussi à quels points mes intérêts peuvent être forts et sources d'apaisement. Pourquoi quand je me pique de curiosité pour une chose, ça peut vite friser l'obsession aussi.
    C'est également une porte ouverte à une certaine réinterprétation d'évènements passés. Comme le fait d'avoir vécu dans des conditions que l'on pourrait considérer d'« autistiquement » idéales pendant toutes mes années d'études, qui, combiné aux capacités de masking accru que les AFAB (personnes assignées fille à la naissance), pourraient expliquer pourquoi je n'avais jamais sérieusement envisagé la possibilité de l'autisme plus tôt - alors que maintenant, ça semble une évidence. Je suis contente de l'avoir appris au bon moment. Ce n'est pas le cas de tout le monde.

    Je n'avais pas prévu non plus le fait d'apprendre que j'étais probablement trans, comme un coup de marteau. Ni la tempête de plusieurs mois qui précèderait ni l'apaisement qui s'ensuivrait, mais toujours avec des périodes de doute (suis-je légitime ? ne me prendrais-je pas la tête pour rien ? est-ce que je ne vole pas cette étiquette à d'autres qui en souffrent vraiment ?). Même si de mon point de vue, je pense que je n'aurais pas à me définir ainsi si la société considérait et traitait les gens de manière juste quelque soit l'espèce de sexe entre les jambes avec lequel ils naissent (en quoi est-ce si important d'ailleurs la plupart du temps ?), et qu'au fond, il s'agit juste de se situer une fois de plus par rapport à une norme (mal) construite qu'il serait bien temps de dynamiter et non de perpétuer.

    Ce qui reste de mon temps libre (ou de la procrastination), je le consacre souvent à lire ou écouter des choses diverses sur des intérêts : féminisme, genre, socio... ou juste à procrastiner plus inutilement en regardant du contenu - mais parfois, c'est quand même intéressant. Beaucoup de choses auxquelles je m'intéresse depuis des années, que j'avais refoulées un temps étudiante (pour plein de mauvaises raisons), et dont finalement j'assouvis l'intérêt désormais. Je me dis qu'une étude américaine prouve certainement que c'est bon pour la santé.

    Je n'avais pas prévu que tous ces intérêts combinés me donneraient accès à de super opportunités. J'ai assisté à une conférence internationale sur les projets Wikimedia en Afrique du Sud récemment, et j'ai donné quelques temps plus tard ma première conférence sur le sujet, qui s'inscrit dans le cadre d'un projet qui devrait se poursuivre après cet évènement (#teaser ?). Aussi, alors qu'il y a un an j'aurais freiné des quatre fers, je participe doucement à l'organisation d'évènements à venir, et espère en organiser après si ceux-là se passent bien si je ne finis pas dégoûtée.
    J'ajoute à tout ça la chance de pouvoir partager beaucoup de ces choses avec quelqu'un qui partage beaucoup de ces intérêts et de mes points de vue, tout en me permettant de sortir un peu de ma zone de confort de manière souvent safe : avoir à ses côtés quelqu'un comme ça est quelque chose de très précieux. Bien s'entourer est précieux. Je pense aussi qu'une étude américaine l'a certainement prouvé.

    Alors certes, je n'ai toujours pas fait mon voyage rêvé en Italie, je ne (re)monte toujours pas à cheval, je n'ai pas mon espace bureau et ma bibliothèque, je ne vis toujours pas avec mon chien idéal, je ne suis pas devenue une personne adulte pleine de confiance en soi (mouahaha, doux rêve impossible) et j'ai potentiellement pas encore fait la moitié de ce que je pensais avoir fait à mon âge. Mais je suis en train de vivre des expériences super chouettes (ou soyons honnêtes, parfois très tristes aussi... ou frustrantes et rasoir) et ça va continuer. Une étude américaine le prouvera peut-être.

    (enfin j'espère)

    En tout cas, j'ai toujours ma boussole avec moi.

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  • Bonjour !

    Non, point d'analyse politique ou socio-culturelle dans cet article.

    Français.e, comment réagiriez-vous si on vous demandait :
    « Tu sais mettre ça là ? »
    « Tu saurais prendre ta pause à telle heure ? »
    « Est-ce que tu sais prévenir un.etel.le que trucmuche le/la cherche ? »

    Moi les premières fois, j'ai été un peu déroutée.
    J'ai un peu été du genre à répondre « Oui... » avec une voix indiquant le doute sur les intentions de mon interlocuteur.rice.
    Parce que oui, dans l'absolu, je sais mettre ça là (j'ai deux bras fonctionnels), je sais prendre ma pause à l'heure qu'on me dit (je sais lire l'heure, je suis pas teubée non plus), et je sais parler donc transmettre un message à quelqu'un si on me le demande.

    J'ai rapidement compris qu'en fait, ici en Belgique, savoir avait un double sens.
    Savoir, ce n'est pas seulement avoir la connaissance, avoir appris.
    Savoir, c'est aussi pouvoir. Pouvoir le faire maintenant, là.
    « Tu peux mettre ça là ? »
    « Tu pourrais prendre ta pause à telle heure ? »
    « Est-ce que tu peux prévenir un.etel.le que trucmuche le/la cherche ? »

    Oui, je sais.

     

    Et ma foi, comme pour nonante (même si avouons-le, Nonante minutes inside ça le fait moyen), septante, j'ai fini par mimer mon nouvel entourage et prendre le pli de remplacer pouvoir par savoir dans cet environnement précis.

    Et le fait de mimer consciemment ou inconsciemment les personnes avec lesquelles j'échange, notamment au travail, a un autre effet. Un effet pire même.
    J'ai désormais un accent bizarre quand je parle à des Belges ou que je raconte des trucs au téléphone. Genre un truc qui n'est pas mon accent normal. Un accent que je n'utilise pas quand je parle à certaines personnes bien françaises.

    En Belgique, savoir c'est pouvoir

    En vrac, on m'a déjà dit que j'avais un accent :
    - québécois
    - mauricien
    - français (évidemment, je garde des intonations typiques qui ressortent parfois)
    - belge (enfin, belge-approved comme pas teinté d'accent étranger et approuvé par des Bruxellois).

    Un joli mélange en somme intello !

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  • [TW / avertissement : viol, agression sexuelle]

    Cher lecteur, chère lectrice,

    Je voudrais partager un truc avec toi.
    Puis-je te dire que j'ai parfois très très fort la rage ? Et là, ce matin, en y repensant, j'ai pété mon coche.

    J'ai repensé à la réflexion de l'un de mes collègues, à peu près le double de mon âge, plutôt réfléchi par rapport à la moyenne de la boîte (le niveau est pas ouf), avec qui j'apprécie discuter même si je ne partage pas du tout la plupart de ses idées (plutôt trop libérales et rétrogrades à mon goût).

    Ce collègue me disait donc l'autre jour que pour lui, il faut absolument laisser les jeunes hommes draguer dans la rue et aborder les femmes presque au hasard, car sinon, ils ne pourront jamais rencontrer de jeunes filles et surtout, ils ne pourront jamais se marier.

     

    C'est tellement AHURISSANT comme raisonnement que je sais pas quoi y répondre.
    (et évidemment hétérocentré, hein, mais on n'est plus à ça près)

    Genre, c'est (encore, et toujours, et éternellement) aux filles de prendre sur elles et de se sacrifier en acceptant de se faire harceler (pardon, « aborder ») dans la rue pour que ces pauvres petits mecs aient une micro-chance de se marier ??? Pardon ??

    C'est tellement connu que la rue c'est tellement la manière idéale de faire connaissance après avoir vu une femme deux secondes et que de l'autre côté, c'est pas du tout flippant de se faire aborder par un mec dans la rue et de devoir repousser les demandes insistantes de discussion alors qu'on en a clairement rien à foutre et qu'on a surtout rien demandé.

    Le fait que la plupart tu temps quand tu es seule quelque part, tu sois obligée de te méfier de TOUS les mecs qui s'approchent un peu trop, y compris ceux en qui tu as confiance, de peur d'être agressée, lui en touche une sans faire bouger l'autre. Il n'a même pas l'air de comprendre.

    Pour mon collègue, si on se méfie de tous les hommes et qu'on les empêche de "nouer contact", alors ça pénalise les garçons gentils qui se « comportent bien » (mais aborder une femme dans la rue pour la draguer, est-ce vraiment un bon comportement ?!), sans aucune considération pour tous les gros relous qu'il faut supporter, notons.

    L'éternelle ritournelle de « oui mais les gentils... » en mode #notallmen.
    Sauf que non. Y'a pas de gentils qui tienne. Parce que, mec, c'est un "gentil" garagiste qui a cru instructif de m'agresser sexuellement la dernière fois hein. C'est un "gentil" garçon qui a cru bon de me forcer à lui faire une fellation "pour voir" si j'allais vraiment le faire. C'est un "gentil" garçon qui a cru bon de me dire à mon réveil que j'étais jolie quand je dormais (#creepy).

    Ton image du "mec gentil", elle est totalement fictive collègue. Ton Jean-Gonzague sorti de ta grande école de commerce et ton Lucas ne sont pas plus gentils ni plus safe que ton stéréotype du banlieusard ouvertement macho.

    Les mecs "gentils" sont peut-être les pires à redouter, parce qu'ils ne se rendent même pas compte de ce qu'ils font.
    Et ne réaliseront peut-être jamais parce qu'ils se considèrent juste au-dessus des clichés du "mec pas recommandable", parce qu'ils n'ont pas « vraiment » forcé davantage, parce qu'ils n'ont pas insisté (dans leur infinie bonté), parce qu'un baiser volé c'est « romantique » (spoiler : c'est une agression sexuelle), parce que « ça partait d'une bonne intention » ou que sais-je encore.


    Men.
    Are.
    Trash.

    Remettez-vous en question bordel.
    Essayez d'imaginer autre chose que votre propre cas.
    Les problèmes des autres gens par exemple, notamment ceux qui ne font pas partie de vos catégories sociales.

    Et les femmes ne vous doivent RIEN. Elles n'ont pas d'obligation à être gentilles, à s'occuper de vous (on jour, on reparlera de l'injonction au care ici), à vous « laisser une chance » ni quoi que ce soit de ce genre. Il est beaucoup plus probable que vous soyez le énième mec imbu de lui-même à vous penser tellement exceptionnel qu'il faut que vous l'abordiez après l'avoir uniquement jugée sur son physique que l'homme de sa vie (elle est assez intelligente pour trouver chaussure à son pieds elle-même).

    Et éduquez vos mômes au consentement.
    Ça fera un meilleur monde pour tout le monde.

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  • Bonjour bonjour !

    Il me passe une quantité astronomique de pensées et de réflexion en tête, pourtant, ce blog est relativement peu alimenté sur les sujets qui me tiennent le plus à coeur. Je n'avais pas ce problème quand j'ai commencé ce blog et durant les deux premières années. Pourquoi ?

    Au fur et à mesure de mon parcours, j'ai intégré des milieux de plus en plus « réduits » : d'une masse de gens grouillant en Licence de biologie (ce qui concerne un certain nombre de pékins, on en conviendra), je suis passée à un Master peu répandu où la promo tient en une vingtaine de personnes. Tout de suite, tu deviens nettement plus identifiable : plus difficile de parler ici de choses trop personnelles concernant ce qu'il se passe dans ton parcours (même si ça pourrait en aider plus d'un/une) par exemple, toujours un peu compliqué de le faire ensuite même si ce serait un bon catgarsis. Ensuite, dans le milieu pro, ben... pour le moment, je suis « la » Française (même si en vrai y'en a plusieurs), celle qui a un Master de bio et qu'on sait pas trop pourquoi elle vient faire ce job « ingrat » (même si à mes yeux, il n'y a point de sot métier...) ni même pourquoi, par moment très maladroite et mal à l'aise et dans d'autres tâches hyper efficace et comme un poisson dans l'eau.

    To speak. Or not to speak.
    La discrétion.

     

    Par exemple, ce que j'aimerais aborder :

    • le végétarisme
    • le système postal en Belgique (et la surconsommation)
    • Men are trash
    • toutes ces situations où je suis super mal à l'aise au travail à cause des relents sexistes (ou du sexisme tout court) d'un certain nombre de mes collègues
    • l'entre-soi
    • les valeurs
    • les pensées obsessionnelles
    • les mauvais arguments (ou comment des arguments scientifiquement invalides peuvent avoir davantage de poids que des raisons logiques et cohérentes)
    • les préjugés sur le handicap mental, ou les particularités psychiques / psychologiques
    • ce que ça fait d'avoir fait l'école à la maison, 7 ans après être passé(e) à autre chose (et le retour qu'on en a)
    • les gens, les gens, les gens, les gens, les gens, LES GENS

     

    Le problème étant principalement que certaines personnes que j'évoquerais seraient facilement identifiables (il est donc plus long de tourner un billet de manière à ce qu'elles ne le soient pas) et qu'il est aussi mal vu de parler de certaines situations (dépression, harcèlement moral), parce que c'est encore (à tort) vu comme de la fragilité, de la faiblesse, de la victimisation ou les trois.

    Des fois, je me demande si je ne devrais pas écrire ailleurs. Sous un autre pseudonyme. Sauf que : étant un tout, je ne me vois pas passer sous silence certains pans entiers de ma personnalité que je trouve importants. Tout comme, quand je discute avec des gens, je ne cache pas avoir fait l'école à la maison, m'être éclatée en bio, vouloir y retourner un jour, aimer les animaux, m'intéresser aux questions sociales, aux relations humaines, à la psychologie sociale, à la psychiatrie, contribuer à Wikipédia, me questionner sur l'éthique animale, chercher comment les choses fonctionnent, voyager avec une peluche, bref, être moi.

    Je suis aussi très attachée à ce blog. Même si actuellement, il ne me reflète pas (plus) comme je suis, ce que je regrette. Je cherche une manière de pouvoir m'y exprimer, sans me censurer, sans avoir à me dire « tu en dis trop, attention, si jamais un employeur un peu trop conformiste tombe dessus, c'est cuit ». Des fois, j'aimerais bien « archiver » tout un pan du blog (mais j'ai peut-être trouvé le moyen), pour le scinder en deux : mes études direct-post-école à la maison, ma découverte du monde universitaire et le fait de vivre seule, dans un coin plus discret, et la suite, plus dans le questionnement, plus actuelle.

    À suivre...

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