• C'est une histoire belge...

    Article long et insipide.
    Potentiellement retranformé dans les prochains jours.

    Désolée dès le titre, d'associer l'adjectif « belge » avec l'idée de « ubuesque ». C'est bas. Je sais. Mais le fait est que je suis en Belgique, et que c'est une histoire ubuesque.

    Pour la faire courte, je cherche actuellement un travail. Quoi comme travail ?
    Tout simplement, (presque) tout*, du moment que c'est à temps plein et pour une durée continue supérieure à quinze mois (et plus si affinités).
    Je suis motivée, j'ai déjà une expérience de plusieurs mois comme auxiliaire vétérinaire, ai de ce fait des compétences en vente / secrétariat / gestion de stocks / entretien / et suis donc polyvalente, j'ai beaucoup (et rapidement) appris directement sur le tas/terrain et (ou parce que ?) je dispose de capacités d'apprentissage dignes d'une véritable éponge, je peux parler anglais si on se formalise pas trop de mon accent et commence même à Nederlands spreken, tout en demandant pas plus haut que le minimum légal (si, si, je vous jure) (de la motivation et ça sans la ruine, que demande le peuple ?)**.

    Bon, pour le moment, malgré tout ça, je n'ai essuyé que des refus.

     

    Il y a un truc qui m'occupe (me soucie ?) parallèlement à ça : ma voiture.

    Sachez donc, que si vous partez résider dans un autre pays de l'Union européenne, il vous faudra réimmatriculer votre véhicule dans votre nouveau pays de résidence (si, si, c'est obligatoirement obligé). Et là, les ennuis commencent.

    Pour la faire courte, avant de pouvoir atteindre ce niveau cette étape, il faut savoir qu'en Belgique, à son arrivée dans une commune, pour tout séjour supérieur à trois mois, il faut se déclarer à la mairie (stadhuis). Celle-ci est censée vérifier votre adresse (véridique : ils envoient vraiment un agent de police sonner chez vous), ce qui vous permet d'être inscrit(e) dans les registres de la commune, puis (plus tard) d'avoir un numéro de registre national (un peu l'équivalent de notre numéro de sécu en France), et (le Graal), à terme, d'obtenir votre carte d'identité pour étrangers (eID), si vous avez eu un emploi.
    Un sésame électronique qui vous permet de faire pleiiiiin de formalités en ligne, et qui a limite, ici, plus de valeur que vos papiers d'origine (du moins, c'est l'impression que ça me donne).
    Par exemple : ouvrir un compte ? besoin de la carte d'identité pour étranger. Avoir le droit de stationner en ville à l'année ? besoin de la carte d'identité pour étranger. S'inscrire à des cours de langues délivrés par la commune / la province ? besoin de la carte d'identité pour étranger (mais en vrai, sur ce coup là, j'ai rusé).
    Ça, c'est juste pour la carte d'identité.

    Pour réimmatriculer une voiture, il faut également l'assurer auprès d'une assurance qui sévit en Belgique. Ça peut être une assurance étrangère disposant d'agences sur le territoire ou une assurance typiquement belge, peu importe, du moment qu'elle assure bien sur ce territoire et que la voiture est réimmatriculée. Et là, c'est tout un foin. Honnêtement, après avoir visité tout ce qui pouvait paraître être un site officiel du gouvernement belge, sur les procédure de réimmatriculation, de dédouanement, d'obligation par rapport aux assurances... il n'existe aucun page informative, aucun document, synthétisant la démarche à faire pour réimmatriculer et assurer un véhicule « usagé » en Belgique, ni, quand on apprend auprès de quel bureau se présenter, quelle en est l'adresse. Il faut consulter une multitude de pages différentes, parfois incomplètes (?), parfois discordantes (?), sur chacune des étapes, tout étant « explosé » sur différentes pages web qui n'appartiennent même pas au même site.
    Exemple : sur cette page, indiquant que la demande de vignette 705 peut se faire par internet, sans indiquer à quelle adresse envoyer le tout (ni renvoyer vers une page qui indiquerait l'adresse), indique de « Joindre les documents nécessaires » sans préciser lesquels ni sur la page, ni sur le formulaire à télécharger...
    Bref : c'est une impression de bazar total.

    Mais le problème, c'est que, ça a beau être l'espace Schengen et tout le toutim, il faut être sûr(e) de ne pas être assujettis à la TVA (détenant un véhicule « usagé », ce n'est heureusement pas mon cas).
    La première étape, est de partir à la quête d'un formulaire rose de demande d'immatriculation. D'après un site officiel belge (me demandez pas lequel, c'est tellement le bazar qu'une fois sur deux je retrouve pas mes petits), il peut être trouvé auprès d'une assurance, dans une agence de douane, ou de la DIV (département d'immatriculation des véhicules).
    Là encore, ça a l'air simple.
    Mais c'est juste une illusion.
    Une fois démêlé (c'est fastidieux, ça demande de prendre des notes et de faire des flèches dans tous les sens), ça donne un truc un peu comme ça :

    En tant que propriétaire d'un véhicule importé, il faut obligatoirement faire dédouaner son véhicule. Pour une somme normalement modique (genre 1 €), sous présentation d'un certificat de conformité européen (qu'il faut réclamer à son constructeur, et heureusement que je m'y suis prise très à l'avance parce que c'est looooong à obtenir (plus de 3 semaines) et cher (95 € pour ma Renault)), de la facture d'achat (je ne dispose que d'une attestation de cession, l'ayant acquise auprès d'un particulier...) et du certificat d'immatriculation, vous avez le droit (sous réserve de vous pointer aux bons horaires et uniquement le matin) de repartir avec une vignette, la vignette 705, collée sur votre précieux formulaire rose (sur lequel vous n'avez le droit à ni erreur ni rature). Encore faut il trouver ce bureau de douane. Parce que si vous creusez sur le site de SPF mobilité... J'ai mis deux jours à trouver la liste des agences sur le territoire belge. Pourtant, les recherches sur internet, ça me connaît...

    Ensuite, le tout et la preuve d'assurance doivent être présentées à la DIV et un bazar dont je n'ai pas encore saisi toute la subtilité. N'étant pas encore passée à la douane, je ne sais pas si tout ceci ne se passe qu'en Théorie et s'il y a une grande différence avec la pratique...

    À ceci il faut ajouter que je dois parallèlement changer d'assurance. En effet, mon assurance française refuse de m'assurer si j'habite à l'étranger. Je dois donc faire la démarche avec résiliation anticipée pour cas de force majeure : déménagement, et en trouver une ici. Le tout dans les bons délais pour rester réglo par rapport à l'assurance française. S'il n'y avait que ça...

    N'étant pas satisfaite par les devis sur internet (because ma voiture rentre pas dans les cases - genre une GPL/LPG-essence inconnue des registres pour ce modèle de cette marque là – alors qu'on est bien d'accord que ma voiture elle existe hein) et souhaitant avoir affaire à des francophones (hors de question que je signe un contrat en néerlandais sans rien y comprendre) je me suis rendue à Bruxelles (à prononcer Brussel au fait, ça a l'air d'être un sujet sensible ici).

    J'arrive à la première assurance, conseillère sympa, tarifs intéressants (bon, pour les jeunes conducteurs ça reste du vol, mais si on se place dans une bonne perspective, ça pourrait être pire), conseils pour clarifier dans quel sens sont à effectuer les procédures de réimmatriculation, il fait beau et chaud, je suis arrivée avant une queue (en belge : une file) qui s'est formée pendant qu'on faisait mon devis, bref, parfait. Bon, la conseillère me dit que ce n'est pas elle qui va me donner le formulaire, mais le bureau de douane... Bon, pourquoi pas, mais je note que le site internet de SPF Mobilité me disait qu'il fallait se pointer à la douane avec le formulaire rose.
    Bon. Soit. On verra bien.
    C'est encore une belle journée.

    SAUF QUE.

    Pour payer mensuellement et non annuellement (= éviter de pleurer des larmes de sang par tous ses orifices ou se faire direct un hara-kiri), il faut un compte bancaire belge.

    (Je passe sur la seconde assurance que je suis allée voir, plus chère (enfin, moins chère mais avec moins de garanties), où j'ai plus eu l'impression de déranger qu'autre chose et où la conseillère était bien avare en conseils concernant la réimmatriculation)

    Du coup, je me suis dit que pour gagner du temps, j'allais ouvrir un compte dans une banque belge dans la foulée. Et c'est parti.

    Déjà, ça commençait un petit peu mal : la banque sur lequel mon dévolu était censé être jeté semblait fermée. Ou pour être plus exacte : j'ai pas trouvé l'entrée. Oui. Bon. Ça va. Ça peut arriver à tout le monde. Il faisait chaud (<- le rejet sur des causes extérieures se nomme en psychologie sociale l'erreur fondamentale d'attribution ; c'est une tendance humaine parfaitement normal normale), j'en avais plein les pattes et j'étais fatiguée. C'est avec un compatriote qu'on a trouvé l'entrée dans la rue de derrière (car deux cerveaux français valent bien un belge sur ce coup-là).

    J'arrive donc face au guichet, avant d'expliquer au guichetier que résidant désormais en Belgique et à la recherche d'un emploi, je souhaite ouvrir un compte. Le gars, fort occupé à discuter avec son collègue, va voir dans son armoire, en ressort une espèce de catalogue avec en couverture, le sommaire en fonction des pays d'Europe (en mode « l'ouverture de compte bancaire pour ressortissants de l'UE illustrée »), tout en m'annonçant que : « Ça risque d'être compliqué, parce que les formalités en France au niveau des banques en France sont toutes plus compliquées. » Toc, prends ça dans tes dents la frenchy.
    Il m'annonce alors que pour ouvrir un compte bancaire, il me faut présenter un contrat de travail.
    Ah, et mon numéro de FISC aussi.

    Un contrat de travail.

    *Incongruité de la situation*

    Sur ce, il me conseille d'aller plutôt voir du côté d'une banque concurrente plus loin et me dit au revoir.

    C'est en ressortant que je me remets à réfléchir : un contrat de travail ? Mais... comment fait-on pour ouvrir un compte si on est chômeur (mon cas) ? ou étudiant (pas de contrat de travail) ?

    Pour plusieurs raisons, j'ai finalement donc voulu tenter dans ma ville (néerlandophone, ayons le goût du risque !) avant d'apprendre qu'il fallait un rendez-vous pour ouvrir un compte. Retour à la case Belgian home du coup. Une fois rentrée, j'ai regardé la création de comptes en ligne, me disant que ce serait peut-être une solution plus rapide. Or, certaines banques, comme ING, demandent le numéro d'eID (carte d'identité belge) que je n'ai pas encore... À voir si demain, en allant directement en agence, il n'est pas possible de se dépatouiller sans et avec "seulement" un numéro de registre national...

    En attendant, je n'ai aucune certitude sur l'adresse de l'endroit où je dois me rendre demain matin money.

     

     beurk

     

     

    * Mais j'ai mes limites. Genre, la prostitution, ça a beau être légal ici, c'est pas mon truc. Un peu comme plongeur pour l'entretien des aquariums.
    ** Recruteur, surprends-moi. J'ai déjà un numéro de registre national.

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