• Chers recruteurs,

    Vous ne lirez probablement jamais ce qui va suivre mais tant pis.

    Au cours des deux dernières semaines, sachez que j'ai postulé à environ une vingtaine de vos offres.
    Il y avait pas mal de jobs alimentaires, et j'avoue : j'ai fait le tri, pour conserver les offres où il faut être polyvalent, où on ne va pas s'ennuyer à effectuer le même travail 40 heures pas semaine, et où je sais que je connais la majorité des tâches à effectuer. J'avoue.

    Sachez que j'ai passé beaucoup de temps (trop ?) sur mes lettres de motivation, pour essayer de vous transmettre que OUI je suis capable de faire le boulot que vous me demandez et que OUI je veux vraiment ce boulot auquel je postule.
    Même si je n'ai pas exactement le genre d'expérience que vous préféreriez ; non, je n'ai pas encore travaillé en grande distribution et oui, je postule quand même en grande distribution (pour avoir cette fucking expérience que vous voulez, justement). Parce, naïvement, je me dis qu'il faut bien commencer quelque part et qu'un jour, vous avez bien du accorder cette chance à quelqu'un.

    Pourtant, je vous montre quand même dans ma lettre de motivation que j'ai fait plein de trucs très proches.
    J'ai fait de la vente, avec de l'accueil et du renseignement auprès de clients au comptoir (ce qui m'a vachement aidé à lutter contre ma timidité d'ailleurs, même si je ne vous le dis pas), j'ai géré les appels téléphoniques et le triage des urgences (très bon pour gagner en assurance et prendre des bonnes décisions rapidement), je me suis occupée de la mise en rayon (d'ailleurs, la réorganisation des croquettes en fonction de la gamme et du stade de développement des chiens pour que les clients s'y retrouvent, c'est moi), du passage de commandes et de leur réception (j'ai même porté ou transporté des trucs lourds, même si je fais que 50 kg). J'ai fait tout ce qui moins glamour aussi, comme le nettoyage (oui, de la cage du chat en diarrhée là-bas au fond jusqu'aux salles de chirurgie), ou ce qui est ultra répétitif, comme la préparation, le nettoyage et la stérilisation des instruments (#rigueur).
    Bonus : j'ai coaché mes collègues pas douées en informatique (même si je décline toute responsabilité pour la plus vieille qui s'en fichait puisqu'elle partait bien à la retraite).
    J'ai passé un tout petit peu de temps à apprendre quoi et comment faire correctement les choses au départ (mais j'apprends très vite en observant), et après, roulez jeunesse, j'étais autonome. Au bout de peu de temps, j'ai même aidé à gérer des situations urgentes dans le plus grand des calmes (même si je suis une grande stressée en dehors du boulot).

    Bref, ce n'est pas ma seule expérience professionnelle, mais j'ai vraiment fait plein de trucs, réalisé plein de tâches qui sont transposables dans bien d'autres domaines extérieurs au milieu vétérinaire. Vraiment.

    Ça paraît bête, mais j'aime bien quand les gens sont contents du travail que je fais (et j'aime bien la satisfaction du travail bien accompli aussi).
    Et même s'il avait plein de trucs jugés ingrats, même si c'était pas censé cadrer avec mes diplômes (« manque d'ambition » les gens ils disent), même si c'était pas le job de mes rêves, j'aimais ça quand même (oui madame) et je m'investissais profondément dedans.

    Certes, dans ma lettre de motivation, je ne vous dis pas tout : j'attends de vous voir en face, pour juger si l'annonce de la reprise de mes études dans environ 2 ans pour réaliser mon rêve (oui, je suis encore à un âge où j'ai encore des rêves et j'y crois ; j'espère même que ça va durer longtemps) va me porter préjudice ou non. Dans tous les cas, c'est pas pour ça que j'ai l'intention de bosser le minimum vital pour vous une fois recrutée, non non non. Et même, si jamais mon plan échouait contre ma volonté, ben, au pire ce serait tout bénéf' pour vous et je pourrai continuer à bosser dans la même boîte.

    Si je postule à votre offre, c'est parce que je pense qu'elle peut me convenir.
    Pas comme celles que j'ai écartées : cuisiniste, maçon (apparemment en Belgique, si tu es vendeur de cuisine ou maçon, tu ne dois pas avoir trop de problème à trouver un travail), secrétaire parfaitement trilingue (euh) ou travailleur en abattoir (j'ai rien contre les corps morts, j'en ai vus plein en clinique, mais je suis juste devenue végétarienne par éthique donc bon... je me vois mal mettre à mort ou découper des bestiaux dans le but de les faire manger ensuite. #sorrynotsorry). 

    Alors, chers recruteurs (et recruteuses), s'il-vous-plaît, donnez-moi au moins une réponse. Ne vous murez pas dans le silence malgré mes relances.

    Si je pouvais même demander un peu plus : dites-moi pourquoi ma candidature ne vous convient pas.
    Ayez l'honnêteté de me dire si c'est mon master qui vous fait peur, si vous avez déjà trouvé quelqu'un pour le poste, si quelque chose cloche dans ma lettre de motivation ?

    Parce qu'à chaque fois que j'envoie une lettre de motivation, je prie pour qu'elle suinte le PRENEZ-MOI À L'ESSAI JE SUIS LA PERSONNE QU'IL VOUS FAUT.

     

    Chers recruteurs,

    JE VOUS LE JURE

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