-
Je n'ai pas trouvé de titre pour ce billet (ah, si : « merci :) » ?)
Les gens, faut que je vous dise un truc.
Je vous préviens, c'est un pavé.
(sinon, je vais péter les plombs à réviser ma physiologie nerveuse du prof russe qui parle tellement mal français que mon cours est incomplet et plein de contresens, d'informations inutiles présentes et d'informations utiles à la trappe parce que wgygbcoehfejfb c'est pas très compréhensible. Punaise, donnez nous des profs qui savent faire un cours et parler français quoi ! c'est pas la mer à boire merde alors zut à la fin !)Mais je ne vous oblige pas à le lire (aux dernières nouvelles, je ne pointe pas un revolver sur votre tempe pour que vous me lisiez ;-) )
Je me suis tâtée pendant très longtemps (6 mois ? un an ?) avant d'écrire ce billet, parce que bon, c'est un peu personnel, tout ça tout ça, et aussi qu'au départ, je n'avais pas prévu que ma maman lirait ce blog (non, t'inquiète maman, il ne m'est rien arrivée !).
Tout à l'heure, par le plus grand des hasards, je suis allée sur ce site que je n'avais pas visité depuis longtemps. C'est le site d'un médecin généraliste (qui est devenu au fil de son exercice un spécialiste de la "santé des femmes"), sériphile, et écrivain (si, tout ça dans le même homme), celui de Marc Zaffran, alias Martin Winckler.
Ce monsieur, on ne va pas dire qu'il m'a sauvé la vie, mais presque (quand je parle ou quand j'écris, j'ai souvent une petite tendance à l'exagération dans mes propos, mais là, c'est du sérieux ce que je dis les gens). Car ce monsieur n'est pas un docteur comme les autres. Je vais vous dire pourquoi.Mais je vais raconter du début.
Tout d'abord, faut savoir que le passage qui m'a le plus intéressée dans les cours liés à la reproduction pendant toute ma scolarité mon instruction, c'était la contraception et les maladies sexuellement transmissibles.
Que voulez-vous, j'adore la médecine, je ne veux pas faire véto juste pour le côté « vous-avez-un-chien-adorable-madame » :).
Je me souviens que dès la 5ème dans mon cours de SVT, j'avais lu la chose suivante : « la pilule bloque l'ovulation et empêche la croissance de l'endomètre (couche de cellules qui tapissent l'intérieur de l'utérus) ». En bon petit futur cerveau scientifique, j'avais tilté que du coup, si la pilule bloquait le cycle menstruel, en toute logique, on ne devait pas avoir de règles sous pilule. J'avais donc eu le raisonnement que si jamais c'était quelque chose qui m’embêtait vraiment plus tard, je pourrai les faire passer aux oubliettes grâce à cette invention miraculeuse qu'est la pilule.Et zou, du temps a passé.
Quelques années plus tard, je le prenais beaucoup moins légèrement.
Atroce. Je finissais ai parfois fini pliée en deux pendant un jour ou deux (quand ce n'était pas trois). Assez souvent dans mon lit (je plains celles qui doivent aller au lycée...), sous Doliprane ou non (puisque le Doliprane ne soulageait pas). Parfois, la douleur était telle que je finissais pas pleurnicher dans mon lit avec l'envie de me cogner la tête contre les murs tellement ça faisait souffrir. Ceci tous les mois. Bref, un truc à faire déprimer. Et pas que pendant, avant aussi. C'était un vrai cercle vicieux. Réglée au jour près, j'avais tout loisir de connaître le jour où ça allait tomber pile poil, et de commencer à déprimer en conséquence (et après on me demandait pourquoi j'étais pas gaie ).Au bout d'un moment, Nanou s'est dit ça ne pourrait plus durer éternellement comme ça...
Et, c'est pas franchement bon de s'engager sur une pente comme ça.Sa petite idée de 5ème était toujours présente à son esprit. Et puis, pourquoi pas ?... Y'a pas de raison de souffrir comme ça, c'est pas normal de s'arrêter de vivre juste parce qu'on est une fille et qu'on n'a pas eu de bol. Donc, Nanou a cherché. Elle a piqué un cafard en lisant les premier résultats Google, mais ce s'est pas arrêtée. Car après tout, dire que c'est pas bien, c'est bien, mais si on ne dit pas pourquoi, et sur quoi on se base pour affirmer une telle chose (du WP:CVS avant l'heure)... Et sur les autres sites, elle ne trouvait point d'argument percutent pour mieux frapper son médecin.
Nanou cherchait des informations médicales, des vraies, pas de la médecine de comptoir ou des réponses sur des forums de gens visiblement mal informés.
Et puis un jour, elle est tombée sur le (fabuleux) site du (fabuleux) Docteur Winkler. Ici même (format court et percutant) et là (plus long, plus détaillé).
Et là, elle a ressuscité (ou presque).
Un vrai médecin, des vraies infos, validées par de vraies sources, par des consensus scientifiques. Et en plus, qui allaient dans son sens. Et en plus, c'était un type qui avait écrit des bouquins reconnus sur le sujet. Bref, Nanou au Nirvana (si).
Son salut tenait en trois mots : pilule-en-continu. Ou enchaînement-de-plaquettes. C'est kif-kif. Et peu après, Nanou est aussi tombée cette page sur le site de la clinique de planning de Rimouski, au Canada (vive internet).Un jour, Maman a réussi à lui faire cracher le morceau. Mais si sous pilule on a des règles. Mais non... Et là Nanou a été déçu. Mais, comment, t'es pas au courant que sous pilule on n'a plus de règles ? (là, Nanou était intérieurement déçue, choquée, attristée. Quoi, Maman qui ne savait pas ça ? mais c'est tellement logique pourtant !)
C'est élémentaire, mon cher Watson, enfin !
Alors, les connaissances de Maman en la matière étant un peu dépassées, il a été décrété que ce serait une affaire entre Nanou et le médecin.Ça s'est fini quand même chez le médecin.
Prescription d'antidouleurs plus puissants (Nanou a dit que ce n'était pas efficace ; partiellement faux, vu que ça marchait un comprimé sur deux, mais Nanou avait son idée derrière la tête). Examens pour vérifier que tout paraît normal là-dedans quand même (Nanou est bien une fille aux dires du monsieur de l'échographie qui lui a bien compté deux ovaires et un utérus).
Retour chez le toubib.
Et puis après tout docteur, (innocemment) traiter la douleur c'est une chose (visiblement pas efficace ici), mais éradiquer la source, ça pourrait pas aussi être une possibilité ?... « Non. » Connasse. (désolée, c'est sorti tout seul)Bref, devant l'enthousiasme proche de 0 de sa toubib, Nanou a continué de potasser, sûre d'elle, mais histoire de se re-rassurer quand même. Et a potassé, encore, et encore Elle a notamment lu toute la partie Contraception et gynécologie du site de Martin Winkler. TOUT, ABSOLUMENT TOUT.
Réponses habituelles du médecin ? « c'est pas naturel » (ah parce que prendre la pilule pour une contraception, c'est naturel ? en quoi la prendre pour se passer de règles est moins naturel ?), « à ton âge les hormones, quand même... » (entre des hormones et devenir cinglée, quand même...) « faut pas croire tout ce qu'on lit sur internet » (merci, je suis un peu au courant, j'ai tellement galéré pour trouver les infos...)Au bout de quelques mois, Nanou est passée à l'offensive.
Non, mais ça suffit de se faire prendre pour une poire merde flûte quoi !
Si ce n'était que 5 jours que ça lui pourrissait la vie, et que ça ne lui empoissonnait pas l'existence tout le mois, encore !
Nanou s'est fâchée tout rouge devant le docteur (maman lui a dit plus tard qu'elle l'avait impressionnée, et que le docteur n'en était pas revenue - trop aveuglée, Nanou n'avait même pas remarqué) en brandissant (presque) les articles du sieur Winkler (un médecin reconnu qui a écrit des livres madââââme ! et prends-toi ça dans la tronche, toubib dépassée).
Nanou a eu son ordonnance pour une prise de sang et trois plaquettes de pilules (« à ne pas enchaîner, parce que c'est pour voir » Tu parles que je vais les enchaîner tes plaquettes).
En sachant que la prise de sang ne servait pas à grand chose, mais ce n'était qu'une petite concession pour mieux remporter la guerre.
Et la toubib a avoué qu'elle le savait, que c'était envisageable, mais qu'elle « n'avait pas le droit de le dire » (sic).
(et l'obligation d'informer ses patients (ses patientes en l'occurrence) ? Bravo, quel exemple !)Depuis, Nanou ne s'est jamais remise en colère comme ça (mais tremblez quand même, mécréants ! on ne sait jamais ;-) ).
Au rendez-vous suivant, Nanou a négocié une pilule remboursée (Nanou a procédé stratégiquement, étape par étape, pour ne pas trop traumatiser son médecin en une seule fois...), la fois d'après, une pilule monodosée (celles d'avant étaient tridosées, pas facile d'enchaîner les plaquettes sans risque de spotting - saignements à cause du dosage pas adapté de la pilule sur le long terme). Et puis la fois suivante encore, parce que la première sur la longue, était pas top non plus.
Et depuis, Nanou se sent libre. Libre dans sa tête, libre de ne pas compter les jours qu'il lui reste avant la prochaine fois, et libre dans son corps, parce que libre de pouvoir se promener, courir, faire du sport (enfin, pour le bac), vivre une vie normale, et ce, tous les jours.
L'Histoire a eu sa Renaissance, Nanou a eu la sienne ;-)Et puis...
En fait, Nanou s'est aperçue qu'elle en savait plus que son propre médecin à propos de la contraception (et plus que sa maman aussi. Personne n'est infaillible...).
En fait, Nanou s'est aperçue que son médecin avait des certitudes d'un autre âge (OUI, une femme sans enfant peut se faire poser un stérilet, merde quoi ! OUI, on peut prendre sa pilule en continu pour ne pas avoir de règles ,merde alors!)
En fait, Nanou s'est aperçue que son médecin avait des pratiques, comme beaucoup d'autres médecins français, qui n'avaient pas lieu d'être (NON, tu ne me palperas JAMAIS les seins, toubib dépassée ! Ça sert à rien d'abord !)
En fait, Nanou s'est aperçue que son médecin n'avait pas d'empathie non plus, et qu'au fond, elle n'avait pas l'air de comprendre ce que c'était de se tordre de douleur comme si l'intérieur de son corps se désintégrait.
En fait, Nanou s'est aperçue que pour plein de raisons, elle n'aimait pas son médecin.En fait, je m'aperçois que ce billet est absolument interminable et que je n'ai pas tout dit. Le reste sera pour une prochaine fois (ou pas).
Je finirai juste en disant que c'est grâce à ce docteur, Marc Zaffran (s'il pouvait avoir une auréole ^^), qui a mis à disposition du public sur son site internet des tonnes d'informations à propos de la contraception (que j'ai eu du mal à obtenir ailleurs parfois), que j'ai pu avoir le dernier mot face à mon médecin obtus, et être aussi bien informée sur le sujet (voilà pourquoi c'est un médecin pas comme les autres).
Donc, peut-être que je pourrais titrer ce billet "Merci" :) ?Et il explique ici (c'est de là qu'est partie l'idée du billet, je sais, la montagne accouche d'une souris) pourquoi son site d'informations médicales est gratuit, et pourquoi il le fait.
PS : je réponds merde zut à ceux qui me diront que je transforme les poissons en poissonnes d'abord. Parce qu'un esprit sain (enfin, ça reste un peu à prouver, selon certains ;-) ) dans un corps sain, ça n'a pas de prix.
Tschüs :) !
Tags : contraception, moi, biologie, médecine, préjugés, les autres